Tout savoir sur le SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth)

Si j’ai décidé de me spécialiser dans le SIBO, c’est avant tout parce qu’il m’a touchée personnellement. Après plusieurs années à chercher la source de mes symptômes digestifs, apparus de manière assez brutale, et à tester toutes les stratégies possibles pour aller mieux, j’ai découvert l’existence de ce trouble, encore si peu connu en France. Ce fut une véritable libération : j’ai enfin pu mettre un nom sur mes symptômes et comprendre quelles actions concrètes entreprendre pour retrouver un confort digestif. 🧘‍♀️

Dans cet article, je t’explique ce qu’est le SIBO, ses différents types, comment il s’installe, comment savoir si on en est atteint, et comment un accompagnement naturopathique peut aider à le traiter efficacement.

Test respiratoire du SIBO
Test respiratoire SIBO au lactulose

C’est quoi le SIBO

Le SIBO, c’est l’acronyme de Small Intestinal Bacterial Overgrowth, que l’on traduit en français par prolifération bactérienne de l’intestin grêle. Il y a donc trop de bactéries dans l’intestin grêle, là où elles devraient normalement être présentes en très faible quantité.

Ce déséquilibre entraîne toute une série de symptômes digestifs : ballonnements, douleurs abdominales, gazs, diarrhées et/ou constipation, mais aussi parfois (souvent) des manifestations extra-digestives comme la fatigue, les troubles cutanés ou le brouillard mental.

Les différents type de SIBO

SIBO à hydrogène (H₂)
C’est la forme la plus courante. Les bactéries fermentent pour produire de l’hydrogène, provoquant souvent de la diarrhée, des ballonnements, des douleurs abdominales et des gaz.

IMO (souvent appelé SIBO à méthane -CH₄)
Dans cette forme, ce sont des archées (et non des bactéries) productrices de méthane qui prolifèrent.
De plus, la localisation diffère aussi : si le SIBO bactérien se concentre principalement dans l’intestin grêle, les archées productrices de méthane peuvent coloniser le grêle mais aussi le côlon proximal.
On parle donc désormais de IMO (Intestinal Methanogen Overgrowth) pour le distinguer du SIBO classique à bactéries (Small Intestinal Bacterial Overgrowth).
Dans ce cas là, les syptômes décrits sont souvent de la constipation chronique, des ballonnements, des douleurs abdominales et des gaz.

SIBO à hydrogène sulfuré (H₂S)
Fréquente mais encore peu étudiée, cette forme implique des bactéries productrices de gaz sulfuré, principalement à partir de protéines contenant du soufre ou de sulfates présents dans l’alimentation.
Elle se traduit souvent par des gaz malodorant (parfois avec odeur de souffre – oeuf pourri), des diarrhées, des douleurs abdominales, de la fatigue et parfois du brouillard mental.

Spoiler : on peut avoir les 3 en même temps 😆

⚠️ Les symptômes correspondant à chaque gaz sont des indicateurs, ils ne sont pas systématiques chez tout le monde ! Il ne sont donc pas suffisants pour déterminer le type de SIBO dont tu souffres. Il est possible d’avoir un IMO et d’avoir de la diarrhée par exemple.

Comment le SIBO s’installe ?

Comme je l’indiquais plus haut, l’intestin grêle contient normalement peu de bactéries : il est surtout un lieu d’absorption des nutriments.
Plusieurs « systèmes de protection » empêchent les bactéries de trop s’y installer : l’acidité de l’estomac, les enzymes digestives, la bile, la bonne motricité intestinale (ce qu’on appelle le complexe moteur migrant – ou CMM, sorte de balai qui nettoie l’intestin entre les repas…)
Mais lorsque ces barrières sont affaiblies, les bactéries peuvent coloniser l’intestin grêle.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser cette installation :
  • une baisse de l’acidité gastrique (prise d’IPP, stress, âge, etc.) qui laisse passer plus de bactéries normalement détruites par l’estomac, perturbe la digestion et modifie le pH intestinal, créant ainsi un terrain propice à la prolifération dans l’intestin grêle.
  • des troubles de la motricité intestinale (constipation, antécédents de gastro-entérites, stress chronique) qui implique une stagnation du bol alimentaire, créant ainsi un milieu favorable à l’installation et à la prolifération des bactéries dans l’intestin grêle
  • des déséquilibres de la flore intestinale (après antibiotiques ou causé par une mauvaise hygiène de vie par exemples) : certaines espèces deviennent trop dominantes et finissent par coloniser l’intestin grêle, alors qu’elles devraient rester cantonnées au côlon
  • des maladies ou chirurgies digestives qui modifient l’anatomie et donc le fonctionnement de l’intestin.
  • une alimentation inadaptée : ce n’est pas l’alimentation seule qui « cause » le SIBO, mais dans un terrain fragilisé, une alimentation très riche en sucres fermentescibles, en composés souffrés ou en amidons résistants peut nourrir les bactéries présentes et accentuer la prolifération.

Comment savoir si on a le SIBO ?

Beaucoup de symptômes du SIBO/IMO peuvent faire penser à d’autres troubles digestifs comme le syndrome de l’intestin irritable (SII), des intolérances alimentaires ou encore les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. C’est ce qui explique qu’il reste encore largement sous-diagnostiqué (ainsi que la mauvaise connaissance des médecins sur ce sujet…)

Le moyen le plus fiable de confirmer un SIBO est de passer par un test respiratoire.
Ce test consiste à mesurer les gaz expirés (hydrogène, méthane et parfois hydrogène sulfuré mais pas encore en France) après ingestion d’un substrat sucré (généralement du lactulose ou du glucose).
Ces sucres servent de « nourriture » aux bactéries et archées : si on trouve dans l’air expirée une production anormale de gaz dans les minutes / heures qui suivent, cela suggère une prolifération et donc peut confirmer l’hypothèse d’un SIBO/IMO.

Résultat analyse test respiratoire SIBO : positif H2 et CH4

En quoi consiste un accompagnement naturopathique pour traiter le SIBO ?

En accompagnant une personne atteinte du SIBO en naturopathie, on va évidemment chercher à « éliminer les bactéries en trop ».
Mais aussi (et surtout) on va chercher à comprendre pourquoi ce déséquilibre s’est installé, et travailler en profondeur pour rétablir un terrain digestif plus solide, qui permettra limiter les rechutes et de retrouver un confort digestif durable.

L’accompagnement est toujours personnalisé, car aucun SIBO ne ressemble à un autre. Mais dans les grandes lignes, on retrouve souvent quelques étapes communes qui permettent d’avancer efficacement.

Les antimicrobiens 🦠

La première consiste à cibler directement la prolifération.
Pour cela, on utilise des antimicrobiens naturels (ou antibiotiques si accompagnement par un médecin en parallèle) adaptés au type de gazs produits (hydrogène, méthane ou hydrogène sulfuré). L’objectif est de réduire la quantité de bactéries ou d’archées présentes dans les intestins.

Travailler la motricité ⏩

Il est aussi souvent nécessaire de soutenir la motricité intestinale. Quand le transit est trop lent, les bactéries stagnent et se développent plus facilement. Des solutions naturelles dites « prokinétiques » peuvent alors être mises en place pour relancer ce complexe moteur migrant.
De même, en cas de constipation, on veille à la soulager rapidement pour permettre l’évacuation des bactéries mortes.

Adapter son alimentation 🥑

L’alimentation a aussi un rôle clé, mais temporaire : le but n’est pas de s’imposer des restrictions sévères à vie, mais d’adapter l’assiette pendant la durée du traitement afin de limiter le « carburant » des bactéries. Cela passe souvent par une réduction des aliments riches en FODMAPs, des amidons résistants ou encore de certains composés soufrés.

Pour s’y retrouver au quotidien, il existe des applications pratiques. La référence scientifique reste celle de Monash University (Australie).
Mais pour mes clients francophones, je recommande particulièrement l’application FODMAPEDIA : claire, en français (on évite les erreurs de traduction), ultra détaillée, facile à utiliser et régulièrement mise à jour. Elle permet de gagner en autonomie sans passer des heures à chercher quoi manger ou éviter, et le prix est largement abordable.

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Une fois la phase de traitement terminée, on peut réintroduire progressivement ces aliments.
⚠️ L’alimentation est souvent la partie la plus difficile à gérer. C’est pour ça qu’il est important de se faire accompagner : un professionnel pourra t’aider à adapter le régime en fonction de toi, et surtout éviter que cette période ne devienne trop anxiogène.

Trouver la cause 🕵️‍♀️

Enfin, vient une étape essentielle : travailler sur la ou les causes profondes du SIBO, car elles diffèrent totalement d’une personne à l’autre. Cela peut être un stress chronique qui perturbe l’axe intestin-cerveau, une hypothyroïdie qui ralentit le transit, une alimentation inadaptée, un déficit d’enzymes digestives, des antécédents infectieux ou chirurgicaux… C’est ici que l’accompagnement prend toute sa dimension individualisée, pour éviter les récidives et retrouver un équilibre digestif durable.

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À bientôt 😘

F.A.Q

C’est possible, mais c’est risqué !
Le SIBO est un trouble complexe et très individualisé. Tenter un traitement seul sans suivi peut retarder la guérison ou aggraver certains symptômes. Se faire accompagner permet de cibler les mesures adaptées et de suivre l’évolution pour éviter les rechutes.

À court terme, les symptômes peuvent rester gênants.
À long terme, une prolifération non traitée peut entraîner des carences nutritionnelles, une fatigue chronique, de la dépression, des troubles digestifs plus sévères ou d’autres problèmes de santé (la digestion est la base de la santé).

Oui, le SIBO a tendance à récidiver, surtout si les causes profondes ne sont pas identifiées et traitées. C’est pour cela qu’un suivi personnalisé et un travail sur les causes (stress, transit, alimentation, motricité intestinale…) sont essentiels pour limiter les récidives.

La diète n’est pas toujours obligatoire pour que le SIBO régresse, mais elle facilite grandement le traitement.
L’alimentation est un outil pour affaiblir les bactéries et soulager les symptômes, mais elle ne doit pas devenir un carcan. L’important est d’être stratégique, pas parfait·e.

Cela varie beaucoup selon le type de SIBO, sa sévérité et les causes sous-jacentes. Au minimum il faudra compter 6 semaines pour un protocole complet, mais souvent on aura besoin de plusieurs cycles pour voir de vrais améliorations.
Le suivi et la personnalisation sont essentiels pour obtenir un résultat durable.

Oui ! Une fois le SIBO contrôlé et les causes travaillées, la plupart des aliments peuvent être réintroduits progressivement.

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